pénétré, ée
participe passé de pénétrer. (pé-né-tré, trée)
- 1Rempli jusqu'au fond, jusque dans l'intimité.
Ces bois sont présentement tous pénétrés du soleil
. [Sévigné, 30 nov. 1689]Je lui demande [au médecin]... pourquoi vous êtes si pénétrée du froid
. [Sévigné, 16 févr. 1680]Chargé de travaux de préparation d'arbres résineux, suivant le procédé conservateur de M. Boucherie, j'ai été conduit à étudier le mode de répartition du cuivre dans les tissus du bois pénétré
. [De Lafollye, Acad. des sc. compt. rend. t. LXIV, p. 83] - 2 Fig. Qu'on a percé intellectuellement.
Quel secret pénétré peut flétrir votre gloire ?
[Voltaire, Œdipe]Il se dit aussi des personnes. Cet homme pénétré malgré sa dissimulation.
- 3 Fig. Au coeur duquel certains objets, certains sentiments sont arrivés.
Je vous l'avoue, je suis pénétrée de cette affaire ; elle me pique et me blesse le coeur en plus d'un endroit
. [Sévigné, 12 janv. 1674]Alors, pénétrée des siens [péchés], s'il arrivait quelque malheur à sa personne, à sa famille... elle s'en accusait seule
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Touché du mérite et de la bonté du roi, pénétré du désir de conserver l'union entre nos deux rois
. [Maintenon, Lettres]Il se sentit pénétré de compassion pour elle et d'horreur pour l'Egyptien
. [Voltaire, Zadig, ou La destinée]Absolument.
Quand il m'arrive d'y faire réflexion, je me sens si pénétré que je ne puis me taire
. [Lesage, Turcaret]Il faut pardonner à un citoyen pénétré de faire parler son coeur plus que son imagination
. [Voltaire, Fontenoi, Disc. prélim.]Avoir l'air pénétré, paraître très affecté.
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